Chasse au gaspi !
Il y a plus de 30 ans, on réfléchissait déjà à réduire notre facture énergétique. Enfin surtout notre consommation d'essence. Le vilain Gaspi était pourchassé partout. A grands renforts d'explications sur une conduite plus souple. Pas de permis en revanche pour savoir comment manger sans gacher. Au fil des années, la situation ne s'arrange pas. Maintenant nos frigos seront surveillés de très près.
Que celui qui n'a jamais laissé un aliment dépérir à petits feux me jette la première pierre. Chacun d'entre nous a, au moins une fois dans sa vie, acheté trop. Pour au final jeter. Cela prend le joli nom de gaspillage alimentaire. Dans les faits, les chiffres sont alarmants.
Les Français balancent en moyenne chaque année 20 kilos par an dont 7 encore totalement emballés. Dans le monde, c'est au total un tiers des aliments produit qui finit à la poubelle. J'en ai froid dans le dos. Je vous épargnerai les photos de gamins africains morts de faim. Cela n'a pas changé notre façon d'agir depuis des années, je ne pense pas que soudain un océan de bonté vous submerge.
Benoit Hartmann résume très bien notre mentalité. Pour le porte-parole de France Nature Environnement, "par notre exigence esthétique on est passé d'un monde où l'on produit pour nourrir à un monde où on produit pour vendre". Nous sommes des enfants gatés et je m'inclue dans le lot. Si facile de craquer devant la vitrine alléchante d'un magasin. Quand ce n'est pas le culte voué à une marque à la pomme soucieuse de gagner le maximum de clients crédules. Vous me direz: il faut bien faire tourner les affaires. Indéniablement. Mais je pense que certaines entreprises pourraient trouver le juste filon: elles le font bien avec le recyclage.
Comme nous ne sommes pas capables de nous discipliner, Bruxelles passe à l'offensive. Et fixe un cap: réduire le gaspillage alimentaire de 50 % d'ici 2025. La France embraye avec le lancement ce jeudi de 6 opérations pilotes. Tout le monde sur le meme bateau: monde politique, associatif, économique ou agricole.
Les grandes surfaces alimentaires lancent la collecte. Et si tout ne peut etre récupéré sous forme de dons, pourquoi ne pas fabriquer des confitures ? Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. On en revient toujours aux basiques. Que l'on avait perdus ces derniers temps.
"Manger c'est bien, jeter ça craint". Un slogan pour une campagne sur Internet. Et puis manger, ça coute cher, de plus en plus. Peut-etre que le civisme va aller se jucher dans notre porte-monnaie. Il faut croire en tout. La crise nous rendra-t-elle raisonnable ? Une idée parmi d'autres: accommoder les restes. C'est ainsi que la marque d'emballages alimentaires Albal propose depuis plus d'un an, par le biais de son programme Save Food, des conseils aux consommateurs. On croit halluciner ! "Qu'est-ce qu'on mange ce soir, Maman ?" "Un délicieux "Fourzitout", mon amour "( ce n'est pas de mon cru mais dans la série Fais pas ci, Fais pas ça, le mercredi sur France 2). Nous nous accommodons souvent trop bien de la bétise humaine alors pourquoi pas des restes ?