Ethanol, toi-même !
Après l'aviation, parlons camions ! La demande mondiale d'énergie ne va cesser de croître dans les prochaines années. Des chiffres impressionnants: +35 %. Le transport "représente déjà plus de la moitié de la consommation pétrolière mondiale". Et le parc automobile devrait doubler. A-t-on vraiment des solutions pour en sortir ?
Il y a parfois à désespérer du genre humain. Quand on gratte un peu, on découvre facilement qu'il y a de bons moyens de se débarrasser du pétrole. C'est Interface qui fabrique ses dalles de moquette à base d'huile de ricin, c'est Global Bioenergies qui fabrique des plastiques à partir de végétaux ou c'est encore Renault qui mise sur l'électrique.
Et que dire des biocarburants ? Si on interroge les instances dirigeantes la France est en avance en la matière. Avec 7 % du taux d'incorporation dans les carburants des biocarburants dits de première génération. Mais Paris n'ira pas plus loin. Pas question d'utiliser plus les terres agricoles. On lève donc le pied. Paris entend atteindre l'objectif européen de 10 % d'énergies renouvelables dans les carburants en favorisant le développement des biocarburants dits de deuxième génération. Et l'éthanol pur et dur ?
Des entreprises y travaillent. Et sans empiéter sur nos réserves alimentaires. C'est le cas de Raisinor qui fait du carburant à base de pépins de raisins. Un spécialiste suédois du secteur souligne que l'on dispose d'un potentiel intéressant en la matière. Il suffit, c'est vrai de sillonner la Bourgogne...La demande est encore très faible alors Raisinor ne développe pas le marché. Des transporteurs testent les biocarburants ou le biométhane. C'est le cas dans la grande distribution avec Carrefour, Casino ou encore Monoprix.
Des spécialistes de la logistique comme Staf cherchent des solutions avec Scania : 3 camions déjà qui utilisent du bioéthanol (sur 500 tout de meme.) Les collectivités sont séduites. A St Quentin en Yvelines un bus a été testé. Les passagers étaient plus que séduits. Et pour une fois, ils interpellaient le chauffeur pour des raisons plus que sympathiques. Il y a donc matière à avancer. Le poids de certains lobbys seraient-ils trop lourds ? Sommes-nous vraiment en capacité de remplacer le pétrole alors que les voitures restent encore le joujou chéri de beaucoup ? La mobilité est-elle un simple mot ou a-t-elle un réel avenir ? Bon allez, je vais me redonner un peu de courage avec un bon petit jus de raisin.