Va bien falloir s'y mettre...
… désolé de ce titre obscur, seule façon de vous faire ouvrir un post sur … les prud’hommes… RESTEZ… vous allez voir… il s’y joue des choses importantes
Le ministre du travail, Michel Sapin, "envisage" de supprimer l'élection par les salariés des conseillers prud'homaux et de la remplacer par une désignation par les organisations syndicales et patronales en fonction de leur audience, selon un courrier consulté mardi par l'AFP.
Il n’a pas vraiment le choix, le gouvernement. Nous ne votons plus, "le taux de participation ne cesse de décroître, au détriment de la légitimité de l'institution prud'homale", écrit le ministère
Jean Luc Mélenchon, qui n’en rate pas une, voit dans ce projet "une mauvaise action de plus du gouvernement contre les droits démocratiques des salariés".
Mais que valent des droits que plus personne n’exerce ? Lors de la dernière élection, en 2008, seulement 25,5% des salariés ont voté, contre 63% en 1979. Pour le coup, c’est bien la légitimité de l’élection qui devient problématique.
J’en fais un symbole de nos incohérences. La mienne au premier chef. Les prud’hommes sont le passage obligé de toute carrière qui se respecte. Moi-même j’ai perdu quand je les ai saisi il y a quelques années. Et pourtant j’ai adoré cette justice directe, qui parle une langue que je comprends, ne se paie pas d’apparats.
Jamais je n’ai voté pour élire les conseillers. Et pourtant me voilà, tel le Mélenchon moyen, à donner des leçons aux syndicats qui « ne représentent plus personne dans ce pays »
La faute à qui ? A eux sans doute, coupés des réalités, englués dans leurs querelles d’appareil. A moi certainement, qui ne me bouge pas une seconde pour participer à cette vie sociale qui pourtant décide d’une partie de mon destin.
Il va falloir qu’on s’y mette, les amis, sérieusement. A quoi bon nous donner des outils, sur la représentativité, par exemple, si on ne les saisi pas.
Pas le temps ? Foutaises ! Processus vieillots ? On ne peut pas voter sur internet ? Mais jamais nous n’avons demandé une modernisation !
L’enjeu est considérable. Les relations de travail sont en train de se transformer en profondeur rattrapant la mutation des entreprises. On va pas la faire longue, mais on sort de productions de masse poussées dans les hypers par des forces de vente standardisées, au profit de myriades de niches individualisées rendues compétitives par les révolutions technologiques. Les équipes de création, production, vente, se morcellent au même rythme.
Si personne, à cette nouvelle échelle, ne considère qu’il faut s’occuper de relations sociales, alors oui, la vieille CGT continuera à dominer le nouveau monde. Et la création de richesse s’en trouvera d’autant ralentie.
Bon. Après ce constat la question reste entière. Qui commence ? Et quand ?