Entreprise et green, serait-ce compatible ?
Être aimé de tout le monde, c'est particulièrement louche. L'avantage quand on fait et quand on parle Green Business, c'est que l'on n'échappe pas à quelques critiques bien senties. Il y a les climato-sceptiques bien connus, dont le thermomètre ne bouge pas depuis des années. Désormais il y a les entrepriso-sceptiques, si je puis me permettre. Être moral, quand on est entrepreneur, moi je vous dis c'est louche...
Le mot "greenwashing " a encore de beaux jours devant lui. Quand on parle initiatives durables et développement du même nom, aux yeux de certains cela passe pour suspect. La publicité verte a ainsi vite disparu de nos écrans et de nos panneaux 4 par 3. Les Français ne veulent pas être dupés. Ma voiture ne lave pas plus blanc et mon lave-vaisselle ne roule pas plus vert. On ne nous le fait pas. Prudence est donc désormais mère de sûreté dans ce domaine. Plutôt que communiquer, il vaut mieux prouver, non ?
En 5 ans d'existence de Green Business, le profil des invités a indéniablement changé. Pour certains grands groupes, être responsable pouvait être sembler très flou il y a quelques années. Désormais ils passent au concret. Un catalogue de plus en plus fourni en produits verts ou une démarche d'économies d'énergies clairement affichée. Il fut un temps où des Geo-trouve-tout se lançaient dans l'aventure verte. Pas de business model en poche mais une forte envie d'être écolo. Je ne sais pas combien d'entreprises ont vu le jour et surtout combien sont restées d'un tel rêve. Utopies ? C'était d'ailleurs le nom du cabinet de conseil lancé par Elisabeth Laville quand personne ne faisait du développement durable. Un joli pied de nez à nos ambitions.
Il est patron, le vilain
Depuis, la donne a changé. De jeunes diplômés sortent de grandes écoles avec le projet de donner du sens à leur vie et donc du sens à leur profession. Et pourquoi ne gagnerions-nous pas de l'argent en faisant du bien à la planète ? Je lis dans quelques commentaires sur mon blog ou mes articles que l’État ne fait que se repeindre en vert et que les entreprises alliées des pouvoirs publics (elles le seraient toutes ?) suivent le même mouvement. Certes mais pourquoi certains devancent-ils avec bonheur la réglementation ? Oubliée la RT2012, le bâtiment à énergie positive est déjà là. Pas d'atermoiement sur le bien-fondé du solaire, des consortiums innovent et exportent. Et pas seulement pour faire joli.
Il y a une défiance naturelle des Français à l'égard de l'entrepreneuriat qui me hérisse le poil. Beaucoup de patrons ne nettoient pas plus vert mais croient sincèrement à leur démarche. Et s'il y a un marché, est-ce une faute ? Il serait peut-être temps d'y croire car je suis persuadée que le vrai changement viendra de ses entrepreneurs.