Exagon Motors: roulez luxe et green
Il y a deux jours, je vous faisais découvrir Weez d'Eon Motors. Ce véhicule sans permis électrique à moins de 9000 euros. Mais le véhicule électrique, cela peut être aussi le plus grand luxe. Exagon Motors mise sur le haut de gamme. Sa Furtive e-GT tutoie les plus grandes. J'ai eu la chance de m'installer au volant.
Quand il parle de sa voiture Luc Marchetti a les yeux qui brillent. Ce n'est plus une voiture, un objet de luxe. Unique. L'homme se fait plaisir et aime sa petite entreprise " sa manufacture" comme il aime à dire.
Ingénieur, il a beaucoup côtoyé l'univers des courses automobiles, Alain Prost, Nicolas Prost aussi. A force d'être au plus près de ces monstres vrombissants, on attrape vite l'envie de mettre au point sa propre voiture. Sa Ferrari à soi. Mais pour trouver sa place dans un marché trusté, il fallait se positionner sur un nouveau créneau: l'électrique.
Tout est né autour du Trophée Andros. Max Mamers l'organisateur et le PDG d'Andros Frédéric Gervoson avaient l'envie de faire évoluer le Trophée et de le tourner vers les voitures électriques. Mais comment faire sur la glace ? Luc Marchetti a travaillé la R&D. Exagon Engineering a progressivement émergé. Jusqu'à la Furtive e-GT qui a vu le jour l'an dernier. Un diamant de plus de 400 000 euros. Et vous allez comprendre pourquoi.
Exagon Motors peut s'appuyer sur trois industriels, Saft pour ses batteries, leader mondial des batteries pour l'aéronautique et le spatial (et français il faut le rappeler), Siemens qui apporte son savoir-faire, gage de qualité aux yeux de beaucoup. Et enfin Michelin qui l'accompagne: une équipe dédiée, un centre technique et un pilote essayeur. Finalement quand on est une PME innovante et que l'on valorise le savoir-faire français, trouver des soutiens devient possible. Sans parler des investisseurs privés, du soutien public à travers Oséo ou encore l'Etat. Exagon Motors a pu bénéficier du grand emprunt. Son projet a séduit le ministère de l'industrie.
Une conception sans précédent: un châssis carbone, une carrosserie carbone pour un quatre places. Rien n'est laissé au hasard avec un intérieur personnalisé composé des plus belles peaux. Et même la clé en cuir et argent. Mais n'oublions pas l'essentiel: 480 kilos de batterie. Une autonomie d'environ 300 kilomètres. Et une vitesse de pointe de 250 Km/h. Tout cela mis en forme en France à Magny-Cours. Une soixantaine de salariés et le double au plus fort de la production.
Luc Marchetti ne veut pas être un industriel: il compte vendre entre 100 et 150 voitures à l'année. Faire du haut de gamme, apporter une touche très française. Son marché est essentiellement destiné à l'export (près de 95 %): les Emirats Arabes Unies, l'Asie, l'Europe de l'Est mais aussi du côté des anglo-saxons.
Déjà 60 commandes déjà passées . Attention à ne pas être rattrapé par le succès...Le luxe à la Française peut aussi faire du bien à la planète....