Paris, l'urgence immobilière
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Alors qu'il réfléchit au grand Paris, le gouvernement doit rapidement défoncer les prix de l'immobilier. A coup de solutions radicales
“On assiste ces dernières semaines à la résurgence d’une idée intellectuellement confortable qui consiste à expliquer la hausse des prix de l’immobilier par une « bulle » qui serait en train d’éclater. Selon moi, cela est non seulement erroné mais réducteur et dangereux". Il a parfaitement raison, Bernard Cadeau, le patron d'Orpi qui écrit ce matin ces lignes (ici), l'idée d'une bulle immobilière est une idée dangereuse, en ce qu'elle sous-entend qu'il n'y aurait finalement rien à faire, qu'attendre qu'elle éclate! Mais non, elle n'éclate pas, et tous les prophètes se sont cassé les dents depuis quatre ans sur la pierre.
Il a raison, mais je tiens à garder ce terme de bulle. Simplement c'est une bulle de béton, pas une bulle de savon.
Ce graphe que diffuse le journaliste du Monde Samuel Laurent est quand même significatif. J'en ai des dizaines d'autres à votre disposition si vous contestez celui-là, tous disent la même chose: la distorsion des prix dans la grande couronne parisienne n'a pas d'équivalent européen. En cela on est bel et bien sur une bulle. Un élément qui n'a pas d'autre explication rationnelle que des déséquilibres artificiels qu'il suffit d'identifier. Or, il suffirait bel et bien de quelques coups de pelleteuse pour attaquer l'inflation immobilière parisienne, qui risque de faire voler en éclat une génération entière
Simple? Et non! Parce que quand vous avancez cette idée, on vous dit qu'on ne peut pas faire un tel "cadeau" aux proprios, que l'on transformerait leur investissement en une rente garantie, disparition du risque (analyse très convaincante des effets pervers de la mesure par l'économiste Alexandre Delaigue )
Mais peut-on regarder la réalité en face et agir enfin? C'est tout le problème des crises aiguë, il n'y a plus de bonne solution pour les résoudre. L'immobilier n'offre que des réponses à effet retardé, parfois sur 10 ans. La garantie locative est la seule façon de ne pas se résigner au sacrifice d'une génération. Rien de plus.
Alors, grands maux, grands remèdes: il faut d'urgence enlever aux maires le permis de construire.
urgence nationale, situation de crise: c'est le préfet qui décide et personne ne bouge. Vous allez voir soudain l'ambiance changer, vous allez voir comme ceux qui ne trouvent pas de terrain vont tout à coup juger parfaitement constructibles des zones qui ne l'étaient pas. Le problème? C'est qu'il faut voter une loi pour ça. Que les parlementaires sont d'abord des maires. CQFD. La formule de l'immobilisme
Alors on va continuer comme si de rien n'était. Continuer à mettre sur pieds des expédiants de fortune, des blocages de loyers inefficaces, des dispositifs de défiscalisations baroques. Continuer à nourrir ces prix immobiliers qui sont la cause de pertes de compétitivité considérables, de pertes de pouvoir d'achat considérables, de misère sociale, affective. L'inflation immobilière est la pire des inflations, la plus injuste, la plus destructrice. 88% de ceux qui achètent un premier logement ont des parents propriétaires! Vous vous rendez compte? 88%! (chiffres Cetelem)
Attendre que la bulle "crève" c'est laisser croitre encore ce scandale
Il a raison, mais je tiens à garder ce terme de bulle. Simplement c'est une bulle de béton, pas une bulle de savon.
Ce graphe que diffuse le journaliste du Monde Samuel Laurent est quand même significatif. J'en ai des dizaines d'autres à votre disposition si vous contestez celui-là, tous disent la même chose: la distorsion des prix dans la grande couronne parisienne n'a pas d'équivalent européen. En cela on est bel et bien sur une bulle. Un élément qui n'a pas d'autre explication rationnelle que des déséquilibres artificiels qu'il suffit d'identifier. Or, il suffirait bel et bien de quelques coups de pelleteuse pour attaquer l'inflation immobilière parisienne, qui risque de faire voler en éclat une génération entière
D'abord les logements vides
Combien sont-ils les logements vides? Des centaines de milliers? C'est ce que nous disent les propriétaires de l'Union nationale de la propriété immobilière, ils nous disent même que 300.000 de ces logements pourraient s'ouvrir comme par miracle si l'on offrait aux propriétaires une garantie locative. Garantie d'Etat. Ils ne veulent pas la payer. Pas plus que les locataires. Mais en fait, si l'Etat fait bien son boulot, cette garantie ne devrait rien coûter, bien au contraire, au regard des sommes englouties dans des hôtels borgnes pour loger des familles entières, sûr que l'on gagnerait très vite de quoi régler les impayés inévitables. Doit-on rappeler que l'ensemble des structures publiques dépensent chaque année 37 milliards d'euros à gonfler la bulle de béton?Simple? Et non! Parce que quand vous avancez cette idée, on vous dit qu'on ne peut pas faire un tel "cadeau" aux proprios, que l'on transformerait leur investissement en une rente garantie, disparition du risque (analyse très convaincante des effets pervers de la mesure par l'économiste Alexandre Delaigue )
Mais peut-on regarder la réalité en face et agir enfin? C'est tout le problème des crises aiguë, il n'y a plus de bonne solution pour les résoudre. L'immobilier n'offre que des réponses à effet retardé, parfois sur 10 ans. La garantie locative est la seule façon de ne pas se résigner au sacrifice d'une génération. Rien de plus.
Ensuite le foncier
le deuxième axe est plus fondamental, et là je peux vous dire que tous les responsables politiques à qui j'ai posé la question sont d'accord: il faut libérer les terrains. Qui bloque? les maires! Ils ne veulent pas construire, pour de très bonnes raisons parfois (les équipements ne suivent pas) pour de très mauvaises souvent (je perds le contrôle de mes administrés, qui, eux-mêmes, n'ont pas envie de voir leur ville se transformer, "un maire qui construit est un maire battu")Alors, grands maux, grands remèdes: il faut d'urgence enlever aux maires le permis de construire.
urgence nationale, situation de crise: c'est le préfet qui décide et personne ne bouge. Vous allez voir soudain l'ambiance changer, vous allez voir comme ceux qui ne trouvent pas de terrain vont tout à coup juger parfaitement constructibles des zones qui ne l'étaient pas. Le problème? C'est qu'il faut voter une loi pour ça. Que les parlementaires sont d'abord des maires. CQFD. La formule de l'immobilisme
Alors on va continuer comme si de rien n'était. Continuer à mettre sur pieds des expédiants de fortune, des blocages de loyers inefficaces, des dispositifs de défiscalisations baroques. Continuer à nourrir ces prix immobiliers qui sont la cause de pertes de compétitivité considérables, de pertes de pouvoir d'achat considérables, de misère sociale, affective. L'inflation immobilière est la pire des inflations, la plus injuste, la plus destructrice. 88% de ceux qui achètent un premier logement ont des parents propriétaires! Vous vous rendez compte? 88%! (chiffres Cetelem)
Attendre que la bulle "crève" c'est laisser croitre encore ce scandale