Renault, une responsabilité historique
Pour la première fois en France depuis 15 ans, c'est un accord de croissance industrielle, qui est signé. Pas de résistance, mais bien de croissance. Pour peu que Renault tienne ses promesses
33%. Est-ce qu'on prend la mesure de ce chiffre? Renault a promis d'augmenter les volumes de production dans ses usines françaises de 33%. En gros on passerait de 530.000 véhicules produits en 2012 à 710.000 en 2016. Cela signifie que par la vertu de cet accord, on efface quasiment 10 ans de recul de production (pic de 3,7 millions de véhicules produits en France en 2004 qui tombe à 2,3 millions en 2011).
Et tout cela en échange de quoi? D’éléments dont on vient de démontrer qu'ils sont né-go-ciables.
Il est important ce terme, négociable. On est au cœur de l'entreprise, on ne fait pas de politique, on regarde la charge de travail, le chômage partiel, les salaires. On ne parle plus des travailleurs chinois ou même des travailleurs roumains, épouvantails agités par ceux qui voulaient que rien ne change, les points de comparaison c'est l'Espagne et la Grande Bretagne.
Et surtout, pour la première fois, un industriel ne vous parle pas de "préserver", de "sauvegarder", mais bien de croitre!
Cela veut très simplement dire qu'une responsabilité historique pèse maintenant sur les épaules de Carlos Ghosn. Et de lui seul. Une fois encore, n'ayons pas peur de dire que c'est Renault qui tient entre ses mains une partie de l'avenir industriel du pays.
De deux choses l'une: soit Renault tient ses promesses, apporte aux ouvriers français des véhicules Nissan et Daimler, et le mouvement enclenché de renaissance industrielle peut être irréversible.
Soit il n'y arrive pas, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, et le coup porté à l'ébauche d'un dialogue social responsable au cœur des entreprises sera fatal.
J'espère sincèrement que Carlos Ghosn comprend que l'enjeu le dépasse