Et la taxe carbone ?
Le gouvernement veut renouer avec la compétitivité. Jean-Marc Ayrault a annoncé une série de mesures ce mardi matin à l'issue d'une séminaire gouvernemental. Les entreprises pourront bénéficier d'un crédit d'impôt de 20 milliards d'euros. Une baisse du coût du travail de l'ordre de 6 %. En contrepartie, des économies dans les dépenses publiques et une hausse de la TVA, sans oublier la fiscalité environnementale qui pointe à nouveau le bout de son nez. Mais pas pour tout de suite...En a-t-on vraiment envie ?
Il était temps et encore: la France est en retard .La fiscalité écologique représente 4,7 % des recettes fiscales de l'Hexagone. La moyenne européenne se situe à 6,19 %.
Dès l'issue de la conférence environnementale le gouvernement Ayrault avait affiché ses ambitions. Voilà donc les prémisses de cette nouvelle fiscalité écologique. Objectif: une recette d'au moins 3 milliards d'euros d'ici à...2016. Nous attendrons donc encore un peu.Trop ?
Le grand principe: axer les activités polluantes et au contraire, alléger les taxes sur les activités qui bénéficient à l’environnement.Parmi les pistes avancées par les associations; la mise en place d'une éco-taxe sur les poids-lourds ou encore sur le kérozène des avions. Autres idées: revenir sur la défiscalisation partielle des agrocarburants ou sur la TVA à taux réduit sur les engrais.
Le plus difficile reste la question de la contribution climat énergie, la fameuse taxe carbone. Le mot n'est pas prononcé. Et pour cause. Nicolas Sarkozy avait dû faire marche arrière en 2010. Imposer les émissions de CO2 n'épargnent pas les consommateurs. Et c'est bien là que le bât blesse. Devoir payer parce qu'on pollue n'est encore pas une évidence pour bon nombre de Français. Quand en prime la TVA augmente, la pilule sera peut-être difficile à faire passer.
Les associations s'interrogent: pourquoi un horizon aussi lointain quand il y a urgence face aux risques climatiques ? La taxe carbone verra-t-elle finalement le jour ?
En Suède et en Allemagne, il y a plus de discipline en la matière. Je suivrai donc avec intérêt les prochaines discussions sur la transition énergétique. Cela ne m'étonnerait pas que cela soit sensiblement pimentée.