La couverture des risques de change, de plus en plus incontournable
Olivier Odin est responsable France de la vente de produits dérivés de change et de solutions de couvertures chez Société Générale.
Le développement du commerce mondial et la volatilité des marchés financiers rendent incontournable une gestion appropriée des risques de changes. En effet, ces derniers mois les parités entre les devises ont fortement fluctué. Ce regain de volatilité est également accru par des facteurs politiques qui influent directement sur les taux de changes. Ainsi, depuis le vote en faveur du Brexit le 23 juin, la livre sterling a perdu 20% face au dollar et 10% face à l’euro. Autre exemple, l’élection de Donald Trump et la décision de la Réserve fédérale américaine de relever ses taux directeurs ont boosté le dollar (+7%).
Or les changes font peser sur les entreprises trois types de risque. En premier lieu le risque transactionnel qui concerne l’ensemble des entreprises, à travers tout contrat d’achat ou de vente en devises. Le deuxième est financier et touche les sociétés qui ont un développement à l’international important avec des filiales un peu partout dans le monde. Leur mode de financement génère un risque de change qui apparaît au bilan et des flux financiers à couvrir. Enfin, le dernier est lié aux opérations d’acquisition à l’étranger qui est à la fois transactionnel et structurel (sur les cash flows). Ne pas couvrir correctement ces risques peut induire une baisse des marges et une fragilisation de la santé de l’entreprise.
Si le marché des changes s’est fortement développé au cours des dernières années, pour atteindre un volume moyen de 5 000 milliards de dollars par jour, il est davantage animé par les institutionnels que par les entreprises. Il devient donc plus difficile pour ces dernières d’appréhender les risques et de les couvrir correctement. D’où la nécessité de faire appel à une équipe spécialisée sur ces problématiques. Nous devons en premier lieu répondre à leurs attentes sur le plan pédagogique pour les sensibiliser aux enjeux (qu’ils soient politiques, économiques ou financiers) pouvant influer sur les changes, en se basant sur les travaux de notre équipe de recherche.
Il est également nécessaire de bien comprendre leurs besoins afin de leur proposer un produit adapté, car la solution universelle n’existe pas. Une société d’aéronautique aura une logique de couverture sur 2 à 3 ans alors qu’un groupe de négoce raisonnera sur un horizon plus court, au niveau du trimestre ou semestre. De même, les couvertures n’auront pas le même coût selon les pays, les devises émergentes étant par exemple plus onéreuses à couvrir. Nous avons développé la plateforme MyHedge qui permet à nos clients de mieux suivre leurs positions et de réaliser des tests sur leurs couvertures en choisissant différents scénarios de marché. Cette plateforme les aide ainsi à prendre leurs décisions de couverture avec une meilleure qualité d’information ce qui est très utile dans des contextes de marché volatils.