“La croissance externe permet aux ETI de se développer plus rapidement”
En quoi les ETI sont-elles importantes ?
La France bénéficie d’une réelle dynamique entrepreneuriale. Mais trop peu de PME grandissent assez pour atteindre une taille critique et conquérir de nouveaux marchés. L’avenir de l’économie française passe par ces entreprises. Chez KPMG, c’est une conviction très profonde et nous pensons que le véritable enjeu est de faciliter la croissance des PME pour qu’elles deviennent des ETI. Ces Entreprises de Taille Intermédiaire sont de grosses PME, des entreprises qui ont su croître et atteindre une taille critique sur leur marché.
En France, il se crée chaque année entre 300 000 et 600 000 entreprises. Il existe un vrai tissu entrepreneurial. Malheureusement, entre les PME et les groupes internationaux, la France manque d’ETI. Nous n’en avons que 4500, alors que l’Allemagne en compte 12 500 et le Royaume-Uni, 10 000. Ces entreprises ont en moyenne entre 250 et 5000 salariés, avec un chiffre d’affaires supérieur à 50 millions d’euros. Elles sont donc une composante essentielle du tissu économique français.
Comment ces ETI ont-elles grandi ?
En faisant notamment de la croissance externe. La croissance organique est nécessaire, mais la croissance externe permet de passer un cap. C’est un véritable facteur d’accélération du développement d’une société. Grâce à la croissance externe, les entreprises peuvent acquérir de nouvelles technologies, de nouveaux produits, de nouvelles perspectives et ce de manière extrêmement rapide.
L’étude réalisée par KPMG avec le METI (ex ASMEP ETI) le confirme, 17% des ETI ont réalisé une opération de croissance externe dans les 2 années précédentes et cette proportion grimpe à 59% chez les ETI qui ont déjà réalisé des opérations de croissance externe. La croissance externe permet d’acheter tout de suite des compétences, d’acquérir et d’implanter des relais de production ou de distribution à l’étranger. Elle permet aux ETI de se positionner sur de nouvelles innovations très rapidement sans avoir à les développer elles-mêmes. C’est un facteur discriminant entre les PME et les ETI.
Quels sont les éléments essentiels pour réussir sa croissance externe ?
Il faut d’abord trouver la bonne cible, c’est-à-dire la société qui va vous apporter les compétences dont vous avez réellement besoin pour croître. Au quotidien, nous accompagnons des entreprises pour les aider à trouver et sélectionner les bonnes cibles pour leur entreprise. Il faut ensuite que la société que l’on souhaite racheter puisse facilement être intégrée.
L’idéal est de trouver une autre entreprise qui dispose de la même culture et d’une taille raisonnable pour faciliter la fusion des moyens financiers et humains. Enfin, sur le financement, il faut que l’ETI exploite les meilleures solutions pour financer son acquisition, de l’autofinancement aux fonds d’investissement, en passant par les emprunts bancaires. Il ne faut pas oublier qu’une acquisition doit se faire au bon moment, quand le management est prêt, qu’il y a une stratégie claire et un objectif à atteindre pour l’entreprise qui veut croître.
Quels financements pour une croissance externe ?
La question du financement est primordiale : Il faut désacraliser et faciliter l’ouverture du capital des ETI pour leur permettre l’accès à la croissance externe. Une structure d’actionnariat familial s’accompagne souvent d’une réticence à ouvrir son capital et va se restreindre dans ses choix de financement. Lorsque l’on interroge les dirigeants d’ETI sur le mode de financement de leur projet de croissance externe, 76% citent l’autofinancement et 40% l’emprunt bancaire.
Les fonds d’investissement sont peu sollicités, pour entrer au capital des ETI, ou quand ils le sont, ils restent souvent très minoritaires. Et pourtant c’est un moyen pour accélérer le développement et favoriser les opérations de croissance externe. Les fonds entrant au capital permettent un partage des risques, l’apport d’une culture financière à l’entreprise et peuvent également donner accès à de nouveaux réseaux pour le dirigeant. Il est important et nécessaire de diversifier les sources de financement pour les ETI pour les soutenir dans leur projet de croissance externe !
Le marché de la croissance externe est-il dynamique ?
Actuellement la demande est très forte. On le voit d’ailleurs sur les valorisations. Il y a beaucoup d’opportunités, de nombreux chefs d’entreprises sont vendeurs, soit parce qu’ils partent en retraite soit parce qu’il y a des opportunités financières à céder son entreprise, notamment quand un grand groupe est intéressé par vos produits et vos technologies.
Globalement la période est favorable au marché des acquisitions. Les conditions de financement sont excellentes avec des taux très faibles. Aujourd’hui, il y a des acheteurs et des vendeurs sur le marché, donc beaucoup de deals à faire. Le mouvement va dans les deux sens : Les PME ont intérêt à faire de la croissance externe parce que les conditions de marché sont bonnes. Mais aussi à se faire racheter parce que les valorisations sont intéressantes !