Smart: les salariés disent "oui" au retour aux 39 heures
56% des employés de l'usine de Hambach ont approuvé le retour à l'ancienne durée légale du temps de travail, ce vendredi 11 septembre. Une mesure destinée à redresser la compétitivité du site en vue de futures périodes de vaches maigres.
Travailler plus pour gagner (un petit peu) plus. Les salariés de l'usine Smart de Hambach, en Moselle, ont, ce vendredi 11 septembre, approuvé à 56% le retour progressif et temporaire à la semaine de 39 heures.
Les 800 employés du groupe, filiale de l'allemand Daimler, ont été invité à se prononcer lors de ce scrutin consultatif, qui intervient, hasard du calendrier, au moment où le gouvernement entend réformer le code du travail pour donner davantage de souplesse aux partenaires sociaux.
Les ouvriers de la société ont voté "non" à 61% tandis que les cadres (au nombre de 385, contre 367 chez les ouvriers) ont, eux, approuvé l'initiative à 74%.
"Avec cette consultation, la direction a créé deux clans dans l'usine, il va falloir trouver une solution pour que les salariés de ce site ne s'entredéchirent pas", a commenté Gilles Hemmerling, président de la CFE-CGC en Lorraine.
39 heures payées 37
Plus précisément, la direction propose un "Pacte 2020" qui d'ici à 2020 propose de revenir à l'ancienne durée légale du temps du temps de travail de façon progressive.
Elle prévoit ainsi, en échange d'une garantie de l'emploi jusqu'en 2020, d'augmenter la durée du travail à 39 heures hedomadaire dès l'an prochain, mais avec une rémunération calculée seulement sur 37 heures. Les cadres, eux, devraient abandonner des jours de RTT. Le dispositif est prévu jusqu'en 2020, après quoi l'usine repasserait aux 35 heures.
Concrètement, les salaire de base serait augmenté de 120 euros bruts, soit 6% de plus, alors que le temps de travail serait rallongé de 12%.
Pour faire passer la pilule une prime exceptionnelle de 1.000 euros serait versée en deux fois sur deux ans. Et 50 intérimaires seraient embauchés en CDI entre octobre 2015 et fin 2017.
Smart France, qui produit chaque année quelque 100.000 véhicules biplaces dans cette usine située aux confins de la Lorraine, de l'Alsace et de l'Allemagne, doit participer à l'automne au lancement d'un nouveau modèle.
La direction veut profiter de cette période d'activité soutenue pour améliorer la compétitivité du site et ainsi "se préparer à des périodes moins fastes".